Ce matin, le réveil n'a pas été des plus agréables. Notre voisine de chambre, une française et c'est bien cela le pire, nous a réveillé vers 8h. A savoir que son mari / chéri n'était pas dans la chambre et qu'elle hurlait, coincée sur les toilettes « Romain, il n'y a plus de papier toilette !!! ». Elle a hurlé cette phrase une bonne vingtaine de fois avant de finir par s'énerver et continuer en hurlant encore plus fort comme si on égorgeait un cochon tout en tapant sur la tuyauterie  et les murs de la salle de bain. Une folle. Avec Michel, on se regarde et on ne comprend pas un tel comportement surtout  que son mec n'est visiblement pas dans la chambre.
Pour sûr que si on croise cette hystérique, on lui fout la honte. Une française en plus, c'est le pire pour nous.

Suite à ce sympathique réveil, nous descendons petit-déjeuner pour profiter des bonnes pâtisseries faites maison. Au retour de la collation, comme on s'habitue vite au confort et au fait d'avoir le WiFi dans la chambre on se connecte. Horreur, malheur ! La connexion ne fonctionne pas. Apparemment, pas d'électricité dans la baraque. Par dépit, nous partons pour notre tour culturel et notamment visiter la « Casa de la Libertad ». La guichetière  à la vente des billets nous informe que certaines salles seront peu visibles du fait d'une coupure  électrique.
En fait, la coupure d'électricité n'a donc pas lieu seulement à l'hôtel mais dans toute la ville. Les bougies sont de sorties à certains endroits.
On tatonne donc un moment : que faire ? On part pour une agence de voyage réserver notre prochain billet de bus de nuit pour la destination suivante : Cochabamba. Départ dimanche soir en bus de nuit (semi-cama – semi couchette). Coût des billets 150 Bs soit 75 Bs par personne.  Nous achetons aussi au même endroit un billet aller / retour pour nous rendre à Tarabuco : village a environ 60 km de Sucre connus pour son grand marché. Alors que nous sommes dans l'agence, l'électricité revient. Alleluia ! On rentre donc à l'hôtel pour faire du net et profiter de la terrasse. En effet, c'est la pause déjeuner et peu de boliviens travaillent à ces horaires-là : tous les sites à visiter ferment de 12h à 14h30.

Vers 13h30  : Michel commence à avoir faim. On part à la recherche d'un en-cas. Nous finirons dans un boui-boui qui fait les meilleurs chorizos de la ville. Nous prenons donc notre déjeuner là. Le service est rapide, et la  tenancière fort agréable est fière d'avoir des gringos dans sa boutique. La propreté laisse un peu à désirer : la nappe en plastique de la table n'a pas été nettoyée depuis des lustres. Les rabats de celle-ci tombant contre notre pantalon sont assez ragoûtants, mais on s'en fout. On ne préfère pas non plus savoir depuis combien de temps les chorizos marinent dans sa gamelle et leur jus gras. Notre estomac nous le dira bien assez tôt.

L'assiette de Michel :

L'assiette de Claire :

Après cette pause culinaire,  nous partons visiter la « Casa de la Libertad ».
La Casa de la Libertad est installée dans un palais colonial, ancien couvent Jésuite construit au début du XVII siècle. Il est aujourd'hui adjacent à, et utilisé par l'université. Nous y voyons de belles salles ou se sont déroulées les meilleures pages de l'histoire de la Bolivie avec de nombreux documents et objets liés à la lutte pour l'indépendance de ce pays. C'est dans la chapelle de ce bâtiment que se signa le 16 août 1825 l'indépendance de la Bolivie.

Nous y voyons aussi l'évolution du drapeau bolivien, qui se compose aujourd'hui de trois couleurs :
- le rouge pour le sang versé
- le jaune central pour la richesse des sols en minerais
- le vert pour la fertilité... de la terre
En son centre, le blason reprenant notamment le condor (animal emblématique de la Bolivie), le lama (pas besoin de préciser), etc.

Une salle est entièrement consacrée à l'héroine « Jeanne d'Arc » de la Bolivie : Dona Juana Azurduy de Padilla. Elle dirigea  le bataillon pendant la guerre d'indépendance. Elle vécut jusqu'à 82 ans et se retira à la fin de sa vie en Argentine. A l'heure d'ajourd'hui, ces deux pays lui rendent hommage régulièrement.

Pour la petite histoire :
C'est le premier monument où il est clairement affiché qu'il y a deux tarifs pour les billets d'entrée : un pour les touristes et un pour les locaux (forcément moins cher).
Pour avoir le droit de faire des photos, il y a un suppélment à payer, comme partout.

Par ailleurs, au niveau de la visite guidée, nous avions commencé notre tour avec le groupe espagnol, (l'espagnol, on le pratique quotidiennement depuis 15 jours maintenant on comprend bien ce qui se dit). On déchante très vite. Les espagnols / boliviens sont mals élevés :
ils n'écoutent pas sérieusement les explications (ça papote, gémit, etc.)
les téléphones portables sonnent sans arrêt
les appareils photos sont tous réglés pour produire des bruitages (clic ! zzzzZZZZZ ! KLAK ! ding-dong ! ...)
le groupe est grand et les enfant très bruyants

On change de groupe en cours de visite  : visite en anglais.

Après cette pause culturelle, nous traversons la ville pour visiter le cimetière principal (cementerio principal) de Sucre : sorte de cimetière Père Lachaise bolivien.
Les familles riches ont des mausolées. Les familles plus modestes ont des  « casiers » individuels (pour dépôt des cendres). Installés contre des murs. Il y a parfois jusqu'à 5 ou 6 niveaux et certains casiers ne sont donc accessibles qu'avec une échelle. La-bas nous nous faisons accoster par des fillettes qui nous réclament des pièces de notre pays pour leur collection :-).
Et elles, auraient-elles des billets de 1000 USD, nous ceux-là on les collectionne aussi !

Retour tranquille  à l'hôtel.

Sur le chemin, arrêt photo insolite. Vous connaissiez le dino-phone ? :-)

La présence de ces étranges téléphones publics est due au Jurassic Park local. A quelques kilomètres de la ville, on présente des dinosaures grandeur nature dans des poses intimidantes. On trouve pas mal de panneaux de pub pour cette attraction. Nous n'irons pas voir ces bouffonneries. Mais les cabines nous font bien marrer. :-)