Ce matin, nous nous levons plus tôt. Nous bouclons les bagages et descendons au petit-déjeuner. Ensuite, on fait le checkout et on part en courant attraper notre bus qui va nous emmènera à Tarabuco.

On court parce qu'on quitte l'hôtel à 8h19 et le bus part à 8h30, le lieu de départ n'étant pas juste à côté de notre hébergement.

Tarabuco est à environ 60 km de Sucre. Il faut compter 1h30 pour y aller. Ce village est connu pour son marché qui se tient le dimanche, et principalement pour ses tissus. Tous les gens de la région, différentes ethnies, se rendent à ce dernier pour échanger, vendre, acheter des produits. L'ethnie de tarabuco se caractérise par les vêtements qu'elle porte : le port de la montera (chapeau en cuir noir qui rappelle les casques de fer portés par les conquistadores) chez les hommes, les sandales aux pieds (en cuir ou en caoutchouc / pneu recyclé pour les plus modestes), les motifs qui couvrent leurs vêtements.

Le marché s'étend dans la ville. Il y a beaucoup de gringos, mais les indigènes sont heureusement plus nombreux.

Les plus démunis s'agglutinent devant les postes de télévision qui crachent des vidéos de groupes de musique bolivienne.

Il y a aussi ceux qui font leur réserve de feuilles de Coca pour la semaine à venir. Quand à Michel, il fait quelques emplettes de t-shirts aux motifs divers et variés que nous négocions âprement auprès de la vieille roublarde qui tient l'échoppe (il est précisé dans notre guide qu'ici, les commerçants sont de redoutables négociateurs)*.

"L'excursion" prévoit trois heures sur place. Voilà une heure que nous y sommes et il va nous falloir nous occuper encore deux heures, sachant que nous avons déjà fait le tour du patelin (du marché, plus précisément).

Au détour d'une rue, à la recherche d'un endroit où manger un morceau et / ou boire un coup, nous rencontrons Gilles et Natacha, et leur deux enfants. Cette famille franco-canado-suisse(je ne sais pas si j'oublie une nationalité) est partie il y a un an en "pamking car" (nom trouvé par le plus jeune :-) ) depuis la Suisse, traversant l'Amérique du nord, l'Amérique centrale puis l'Amérique du sud. Quel plaisir de discuter ensemble de leur expérience, de tout et de rien ! La conversation s'éternise, on ne voit pas le temps passer. Au final, ils avaient faim, nous avions soif, mais nous avons passé notre temps à papoter dans la rue et c'est l'approche de l'heure du départ de bus qui nous fera mettre un terme à cette super rencontre impromptue et rafraîchissante. Dommage que nous n'ayons pas plus de temps pour échanger. On repartira avec l'adresse de leur superbe site Web (http://mattonlesvoiles.net), et eux avec celle de notre petit blog.

Le retour en bus se fera à fond les gamelles. Notre chauffeur ayant visiblement envie de rentrer rapidement chez lui. C'est que nous sommes dimanche quand même ! De retour à Sucre, nous déjeunons vers 15h.Michel mange un plat local : picante de lengua. Autrement dit, de la langue de boeuf baigant dans une sauce rouge pimentée, accompagnée de spaghetti cuisinés au beurre, de patates (ça faisait longtemps !), un peu de tomates et d'oignons et de yuca (tubercule qui remplace couramment la pomme de terre. Enfin, bon. Là elle est en plus). Une Paceña très fraîche pour aider à descendre la platrée dans le bide. Claire : pichet de limonade, escalope de poulet dans son sandwich, avec des frites et un peu de salade, histoire de dire...

Puis retour à l'hôtel pour profiter une dernière fois de la terrasse (et digérer en douceur, burp !) avant de passer la nuit dans le bus en direction de Cochabamba (10h à 12h de route !). Que la vue est belle avec ce soleil, les clochers des églises, le blanc des habitations, depuis les hauteurs !

Vient l'heure de partir au terminal de bus. Nous demandons à la réceptionniste de nous appeler un taxi. Celui nous dépose 30 minutes avant le départ prévu. Une fois au comptoir de la compagnie (Trans Copacabana) auprès de laquelle nous avons réservé nos billets, ils nous apprennent qu'il n'y a pas de places dans le bus. Nos billets n'auraient pas été confirmés la veille par l'agence qui avait servi d'intérmédiaire. Aucune place de disponible. L'agence est injoignable par téléphone. Solution proposée : prendre le bus demain soir. C'est la seule compagnie à porposer des bus semi-cama le dimanche soir. Grrrr !!! Nous nous faisions une joie de quitter Sucre, car le repos c'est sympa, mais nous commencions à en avoir un peu marre et avions hâte de repartir à la découverte de nouveaux horizons. Cruelle déception ! Nous réservons les billets pour le lendemain soir, cette fois-ci c'est confirmé à 300%. Note pour plus tard : toujours acheter son billet directement à la compagnie de bus et confirmer ce dernier peu avant le départ ! Deuxième note pour plus tard : éviter tout ce qui comporte le mot "Charcas" qui semble lié à une sorte de malédiction : musée colonial Charcas (cf. "Une nuit au Musée" et hostal Charcas (cf. ce billet au sujet de cette galère de bus non confirmé). Puis on décide d'aller dire deux mots à l'agence, qui est un hôtel également (Hostal Charcas). On reprend on donc un taco qui nous dépose devant. Un papy est à l'accueil. Claire lui explique notre problème et il appelle la gérante (avec laquelle nous avions réservé les billets). Elle écoute Claire l'informer du désagrément par téléphone. Elle va appeler la compagnie de bus pour éclaircir cette affaire et nous rappelle. Cinq minutes après elle rappelle : ce serait la faute de la compagnie parce que le bus était déjà plein et ne l'avait pas signalé aux agences. Mouais... Difficile de mesurer la sincérité de l'un ou de l'autre. De toutes les façons, nous sommes bon pour une nuit supplémentaire à Sucre. On essaie de négocier une chambre à tarif cassé pour "dédommagement". Elle nous fait une offre de 50% du une piaule sans salle de bains, et 30% sur une piaule avec salle de bains. Bof ! On la remercie en déclinant son offre. Malgré ses mille excuses, nous retournons à l'hôtel de su Merced. On raconte notre mésaventure à la réceptionniste. La chambre que nous avions libéré a déjà été attribuée Nous héritons d'une chambre beaucoup moins sympa (choix parmi deux de dispo.), avec une mini-ristourne de 10%. Voilà, retour à la case départ suite à ce faux départ ! Qu'est-ce qu'on va glander à Sucre ? Ca va être long je pense. Et pour ce qui est du marché de Punata, dans la région de Cochabamba ça paraît compromis. Si on tient vraiment à le faire, il faudra, dès l'arrivée du bus le matin et après avoir chopé une piaule, enchainer sur un minibus qui nous emmènera dans la Valle Alto, à Punata située à 50 km de Cocha.

* de ce marché, j'ai eu une impression mitigée. Les indigènes sont dans l'ensemble très pauvres mais aussi relativement sales. Les odeurs sont peu agréables : mélange de crasse, friture, viande qui sèche au soleil...  créent un parfum assez nauséabond.