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Destination Bolivie

Blog de voyage de Claire & Michel

Comment lire notre blog ?
Les billets sont affichés par ordre décroissant (dernier billet = premier visible en haut de la page). Pour lire le début du périple, il faut descendre en bas de page. Les commentaires sur les billets sont évidemment les bienvenus.

Retour à Paris difficile

Juste pour dire que nous sommes rentrés à Paris dimanche soir, dans la douleur. Une vraie galère depuis que nous sommes partis de la jungle : bloqueos (3 jours passés dans le bus pour un trajet qui devait durer 12h), problèmes d'hôtel, avion raté, retards en série sur le vol acheté sur place pour rentrer sur Paris et toutes les connexions, bagages n'ont pas suivi et sont restés à Lima (on attend qu'un transporteur nous contacte pour les livrer à la maison...). Dur ! Dur ! 3h-4h de sommeil et boulot lundi.

La jungle

On boucle les bagages. Direction l'agence pour les y déposer avant de partir prendre un petit-déjeuner.
La veille, nous avons repéré une boulangerie française. nous nous régalons d'un pain au chocolat et d'un feuilleté genre hot dog pour Claire, d'une mini quiche et d'un feuilleté aux champignons pour Michel.
Même si les goûts sont un peu différents de la France, nous avons trouvé le chemin de la boulangerie à l'odeur !

Rendez-vous à 9h à l'agence : nous sommes à l'heure. Nous ne sommes pas suffisamment d'inscrits pour remplir un convoi : idem pour l'agence d'à côté. Nous partirons groupés.
L'attente commence. En effet, nous attendons deux personnes supplémentaires arrivant directement de La Paz en bus. Et tout le monde sait maintenant que la ponctualité des bus en Bolivie est assez "aléatoire" et loin d'être une priorité ! Nos trois heures de jeep pour se rendre à l'embarcadère se transformerons en trois heures de véhicule normal : Toyota familiale. Ce sera plus rapide et plus confortable que l'on nous dit ! C'est cela oui !

Le chauffeur conduit très vite sur cette piste fortement caillouteuse et peu confortable. Notre groupe : Antonio le guide, une hollandaise, une anglaise, un allemand et nous deux. En route, il faut faire le plein d'essence sans oublier de remplir les bidons pour le bâteau. La queue à la station est bien longue et nous y retrouvons tous les autres 4x4. A noter qu'Antonio nous explique qu'il y a quelques problèmes d'approvisionnement en essence dans cette région.

Au bout de cette route tape-cul, deux à trois heures de navigation en "pirogue" pour arriver à notre campement.
Le défilé des bestioles commence dès que la barcasse quitte l'embarcadère : 
- un nombre inimaginable d'aligators, dans l'eau (juste les yeux qui dépassent) et sur les rives à se réchauffer de ce soleil de plomb, la gueule ouverte
- tortues
- capybaras : drôle d'animal à l'allure paisible, impassible, même avec un croco à deux mètres
- sans compter tous les aurtes occupants du fleuve : pirahnas, dauphins roses, et tous les oiseaux aux couleurs chatoyantes, les aigles
- petits singes jaunes tout mignons

Les trois heures de navigation sont fantastiques, incroyables. L'arrivée au campement est un peu décevante : dortoirs très basiques, propreté des douches et toilettes douteuses, moustiquaires percées...

Repos pendant environ une demi-heure.
Départ en bâteau pour observer le coucher du soleil d'un point de vue remarquable. Nous sommes les premiers sur les lieux mais pas pour longtemps. L'arrivée des nombreux autres petits groupes de touristes permet d'occuper la globalité du site. Heureusement l'ambiance reste bon enfant. Une partie de foot et de volley-ball s'organisent. Au volley : beaucoup de jeunes filles. Au foot : les gars : Bolivie contre touristes. Nous rigolons des locaux qui jouent au foot :
tous pieds nus
un avec un chausson au pied droit : son pied qui tire.

Tous le monde s'y met jusqu'à la tombée de la nuit.
Retour au campement. Bon dîner, douche rapide à l'eau froide (mais même pas mal), puis dodo.

Jour 2
Le réveil n'est pas facile. Le temps s'est couvert, le vent s'est levé et les températures ont bien chutées. En bref, ca caille.
On part en bâteau pour une marche dans la pampa pour rechercher des anacondas. Pas fière la Claire. On se retrouve à ce lac (laguna) où ils vivent. On nous équipe de bottes et Antonio nous coupe un baton sur le chemin. Comment les voir ? Marcher dans cette gadoue qui glue et colle au pieds en tâtonnant auparavant avec le baton. Si on sent un truc (anaconda ou aligator), reculer tout simplement. Bien pauvres et faibles explications pour notre sécurité données par Antonio qui nous dit également qu'il y a un mois et demi, une jeune fille s'est fait croquée après avoir sans doute marché sur la queue de l'aligator.
Peu courageuse, je me contenterai de faire le tour de ce lac mais n'irai pas tâter de l'aligator ni de l'anaconda. Michel tentera la découverte. Que penser des conditions de sécurité en cas de rencontre impromptue ? Surtout que notre guide part lui aussi à la recherche de ces bestioles et qu'il se trouve bien souvent très loin de nous. En fin de matinée, retour au campement pour le déjeuner. Le temps est toujours aussi mauvais.
L'après-midi, c'est rencontre avec Pedro : un aligator qui vit depuis plus de 12 ans au même endroit. Il est nourri par les guides, ce qui le rend inoffensif (cela reste tout de même un animal sauvage), puisque semi-apprivoisé. Antonio nous propose de le caresser, sur la tête. Je vous avoue qu'il n'y aura que peu de volontaires et surtout pas moi. Direction ensuite : la pèche au piranhas. Ceux-ci étant protégés, nous les rejetons tous à l'eau. Nous péchons aussi des poissons-chat, sardines...

Souvent, nos appâts (des morceaux de viande) disparaissent sans la prise d'aucun nageurs. Dîner au campement. La cuisine est faite sur le feu : la bouteille de gaz ayant rendu son dernier souffle. Un nouveau groupe s'est installé dans le dortoir voisin : 3 japopnais, 4 espagnoles (très bruyantes et peu attirantes) et 2 anglais : 9 personnes au total. Je trouve que cela fait beaucoup. Je préfère de loin notre petit groupe de 5.

Jour 3
Le temps est toujours aussi mauvais.
Au programme : balade dans la jungle pour tenter de voir anacondas, oiseaus divers et variés, singes et autres bestioles. Pas de succès pour les anacondas, il fait trop froid et ils restent cachés.
Au menu
des termites et termitières énormes
petits singes jaunes
sorte de frelons très dangereus (surtout ne pas déranger dans leur nid)
Nous suivons à la trace Antonio. Je porte ma capuche (si une bestiole me tombe dessus, au moins ca ne sera pas sur ma tête).

Déjeuner au campement puis retour en ville. 1h30 de bâteau + 3h de voiture.
il y a du vent et il fait froid. Mais où est passé le soleil de plomb de l'Amazonie ? Nous sommes congelés. La route jusqu'à Rurre est longue et interminable, d'auant plus qu'un caillou "sauteur" avait brisé la vitre du conducteur à l'aller et que celle-ci n'a pas été remplacée.


Arrivée à Rurre vers 17h15
. Accueil à l'agence avec un petit café. Dîner, shopping avant de prendre notre bus ce soir qui devrait partir vers 22h00. Que nenni ! Il partira une fois bien rempli mais bien en retard. Quelle heure ? On se sait pas car nous n'avons pas de montre.

Rurre

Nous sommes bien arrives a Rurrenabaque, dans notre petit avion de 20 places, remplis a 50 % de gringos. Demain, nous nous enfoncerons dans la jungle pour trois jours. Inutile de vous dire qu'il n'y aura pas de connexion Internet. Nous esperons voir des Caimans, des piranhas, perroquets, tortues, singes hurleurs, anacondas, et autres animaux barioles. Les mosquitos seront du voyage. Heureusement que nous avons de l'anti-moustique TROPICAL. Rendez-vous dans trois ou quatre jours, si Tarzan et Jane acceptent de revenir a la civilisation.

Ce soir, nous avons deguste du poisson du fleuve Beni : succulent !

Ici, l'atmopshere differe totalement de ce que nous avons pu connaitre precedemment. Ambiance tropicale. Chaleur et humidite. On se croirait dans un autre pays.

Bien le bonjour depuis la porte de l'Amazonie.


La Route de la Mort

Lever aux aurores. Tous les deux nous avons un petit mal de tete. Le vin blanc d'hier ou l'altitude ? Nous empaquetons nos affaires pour un depart en fanfare a 6h. Nous arrivons a l'agence Madness Bolivia un peu avant 6h30 ; quelques minutes d'avances donc. La journee commence avec le petit-dejeuner qui a lieu dans un restaurant tres propre a proximite immediate. Nous passons ensuite a l'equipement :


- le casque (indispensable).
- le gilet orange avec bande fluo (pour differencier les groupes)
- une paire de gants, facultative mais fortement recommandee
- un pantalon a mettre par dessus ce qu'on porte deja, resserre au pied pour eviter qu'il se prenne dans la chaine. Il ne nous gardera pas au sec mais permettra de rester un peu plus propre
- le dernier mais non le moindre : le velo, de fabrication canadienne, avec des suspensions a l'avant et a l'arriere

Nous partons ensuite en minibus vers le point de depart : le col de la Cumbre (4650 metres). Briefing de 10 minutes sur les consignes de securite, le comportement a avoir lors de la descente, l'usage de l'engin, par notre guide Hector. Il est rode. Plus de huit ans qu'il fait cela quasiment tous les jours. C'est bien explique et indispensable. Rares seraient les agences a fournir ces indications vitales.

Debut du parcours 4650 metres. Fin du parcours 1700 metres. 64 km de descente. Quelquefois, Hector fait la route de la mort dans le sens de la montee, pour s'entrainer qu'il dit.

Une fois fin prets, nous commencons par un premier troncon bitume, qui nous laisse le temps d'apprivoiser nos montures. Le paysage defile, montagneux. Il y a du trafic sur la route. Bus, jeeps, taxi et autres camions, plus les autres groupes de riders, mais ca va. Puis on quittera le bitume pour attaquer reellement ce pour quoi nous sommes venus : l'ancienne route, vertigineuse, qui ressemble plutot a une piste avec des passages etroits qui expliquent les nombreux accidents survenus lors du croisement de vehicules. Au fil de notre descente, la vegetation evolue, le vert augmente, devient plus epais, plus grand. Idem pour la chaleur. On enleve les couches de vetements au fut-et-a-mesure. Partis avec le blouson et le froid aux doigts nous finissons en t-shirt. Finalement, peu de vehicules rencontres. En voiture balai, notre minibus de support. Il nous ravitaille a des points cles, et prend des photos regulierement.

Pour la petite histoire, cette route a ete construite par plus de 2000 prisionniers, tous morts. Les survivants, une fois l'ouvrage termine, ont ete pousses dans le vide par les policiers a la demande du president de l'epoque (on ne sait pas laquelle). Elle fut largement empruntee et devint la route la plus meurtriere (du Monde ?), des bus entiers sont sortis de route a cause de chauffeurs bien souvent burrachos, croisement de vehicules tres difficile, jusqu'a ce que la nouvelle route, beaucoup moins dangereuse, soit realisee.

Super descente, excellent souvenir. Encadrement pro. On a vu la difference d'equipement avec les autres groupes aussi. Y'avait pas photo !

A l'arrivee, dans le patelin de Yolosa, rafraichissements dans un bar. Nous nous separerons du groupe a Yolosita, ville voisine, ou nous prenons un taxi pour monter a Coroico, bourgade principale de la region des Yungas, region de la culture de fruits (bananes, oranges, papayes, etc.) et du fameux cafe du gringo de Jacques Vabre...

Nous y passerons une nuit a l'hotel Bella Vista, qui merite bien son nom. De notre grande chambre, une large baie vitree qui domine la vallee. Vue a couper le souffle. Des condors qui volent sous nos yeux. Terrible !

Lendemain, retour a La Paz via un bus qui mettra 3h (interminable !). Une nuit dans un hotel du quartier touristique avant de prendre un petit avion de 20 places de la compagnie AmasZonas pour Rurrenabaque. On se rapproche de l'Amazonie...

A bientot pour des nouvelles piquantes (oui, a cause de ces satanes mosquitos qui nous attendent de trompe ferme !).

Todo se pasa bien

Pour vous indiquer que nous sommes bien arrives a bon port . La descente s'est bien passee, pas trop de vehicules croises sur cette route dangereuse. Quels beaux paysages, super descente avec du bon matos et une agence qui assure. Le velo comme aime Michel : 64 km de descente ! Ce soir nous dormons a Coroico dans un petit hotel sympa avec une vue imprenable et magnifique sur la vallee.

Demain retour a La Paz ou nous tenterons de prendre le temps pour vous raconter cette descente plus en details.

La Paz

Arrivée dans la capitale vers 7h. Ce qu'il fait froid ! Cela nous rappelle très vite que nous sommes remontés en altitude : cette ville est étagée entre 3200 mètres et 4000 mètres.

Nous prenons un taxi pour aller à l'hôtel Columbus. Un établissement trois étoiles qui semble super, avec WiFi, petit-déjeuner, des chambres à tarif intéressant et même des suites avec jacuzzi pour 425 Bs. Notre taxi driver doit être un peu shooté : il joue à la course-poursuite à travers toute la ville. Il a failli écraser un piéton qui ne savait trop s'il fallait avancer ou reculer pour l'éviter. Nous sommes rendus en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

A l'hôtel ils n'ont plus de suite, ni de matrimoniale de disponible. On échoue donc dans une double, assez petite, tout comme la salle de bains. Je suis assez mécontente, car le prix lui ne change pas (moins cher qu'une suite mais ça n'en vaut pas le prix demandé). Et puis il a fallu payer d'avance car nous ne restons qu'une nuit.

Petite sieste pour se remettre de la nuit dans le bus. C'est couillon ça. On se dit toujours qu'on va prendre un bus de nuit comme ça on gagne du temps parce qu'on roule pendant qu'on dort, ainsi nous avons la journée de libre, mais à chaque fois, une fois arrivés nous dormons le matin dans la chambre pour un sommeil réparateur. Oui, on ne dort jamais vraiment dans un bus. Réveil vers 11h30. C'est parti pour un tour en ville. Ca grimpe, ça descend. On se rend compte à notre souffle court dans les montées que la marche est plus difficile qu'à Andrésy. Nous allons dans l'agence Madness Bolivia citée par le Routard pour réserver notre excursion du lendemain : faire la descente en VTT de la Route de la Mort. L'agence se trouve dans la rue très touristique Sagarnaga. Nombreuse échoppes de babioles et agences en tous genre. Bon vélos, bon équipement, protections, casque, petit-déjeuner, en-cas, déjeuner et à la fin de la randonnée qui dure cinq heures en général, douche et / ou piscine. Encadrés par un pro, parlant espagnol et anglais, connaissant les soins de premiers secours. Véhicule de support (il trimballera nos affaires en plus).

Rendez-vous fixé à 6h30 du matin à l'agence. Aïe ! Quel réveil matinal ! Ca va être dur mais nous attendons cette descente avec impatience. Les paysages promettent d'être magnifiques et les sensations fortes.

Môman, par précaution, ils nous font signer une décharge en nous demandant les coordonnées d'une personne à contacter en cas de problème. On a donné les vôtres : n° de la maison et adresse e-mail de Môman. Mais pas d'inquiétude à avoir et besoin de contacter le Quai d'Orsay ;-) (private joke). On postera un message vendredi soir pour vous tenir informés (soit dans la nuit de vendredi à samedi pour la France).

La Paz : je redoutais mais finalement impossible de rester insensible à ce délire urbain. Comme dit le Routard : "la seule ville au Monde où pour aller dans les bas quartiers il faut monter", puisque les riches préfèrent s'installer là où il fait meilleur. A cette altitude ça compte.

Elle est entourée de montagne et de pics de plus de 5000 mètres, notamment l'Illimani à plus de 6000 m. La ville hispanique du début du XIX siècle a cédé la place à un cahot urbain assez bruyant.

L'après-midi nous nous promenons dans la ville. Il est clair que comme toute capitale, on se sent moins en sécurité que les autres villes que nous avons visité avant. Nous restons donc sur nos gardes. Cependant, je reste agréablement surprise et apprécie cette courte étape dans la plus haute capitale du Monde.

Pour finir notre journée, Michel nous a dégoté un resto franco-bolivien, l'un des plus huppés de la ville : La Comédie. On s'offre un repas aux chandelles bien bon ma foi, même si avant d'y mettre les pieds j'avais dit que je n'avais pas faim...

Voilà, nous sommes revenus dans notre chambre, repus, il est 00h30 et le réveil doit sonner à 5h. Bonne nuit à tous.

Cochamba - La Paz

Au réveil, Michel est barbouillé (non, pas de peinture...). Nous descendons au petit-déjeuner. Il ne mangera presque rien. Pendant que je mange, il m'abandonne quelques instants pour aller s'acheter du Coca-Cola : le médicament miracle.

Nous trainons ensuite dans la chambre avant de faire le check out. Puis direction un autre quartier vivant de la ville après vingt minutes de marche. Comme il fait chaud, on s'installe dans un resto boire un coup. Le service de l'Almuerzo a déjà commencé (entrée + plat du jour + dessert, à prix imbattable). D'ailleurs, ils ne prennent plus de clients pour manger.

Pendant que l'on sirote nos verres, un gros chien, genre pitbull, attaché à un arbre se fait titiller par un chien à mémère. Alors que le roquet est en liberté, il s'approche un peu trop près du molosse qui le chope à la gorge. Quelques personnes accourent pour faire lâcher son étreinte au monstre, en donnant des coups de pieds, coups de sacs.  Rien ne lui fera lâcher prise. La propriétaire du petit clebs, affolée, n'est que pleurs et cris. Quelle horreur ! Peu de chance que le corniaud survive après ça... Le pitbull relâhce sa proie. La proprio part avec son cadavre de chien chéri dans les bras dans l'espoir de le faire ranimer chez un véto. Finalement, c'est le vigile du resto qui détachera le molosse pour l'emmener à l'écart, dans la cour du resto. Je n'ai pas apprécié le spectacle de boucherie. Michel a trouvé ça amusant, même si l'idée que ce soit un enfant à la place du petit chien ne le fasse pas du tout rire.

Retour à pieds à l'hôtel pour squat d'un canapé. Michel fait une sieste pendant que je bouquine. Plus de deux heures de "mini" ronflements pour lui. Puis on repart en repart en ville faire une promenade, notamment dans le grand marché, la Cancha. Un petit passage dans un Cybercafé pour checker internet aussi.

En soirée, nous allons dans le quartier de la Recoleta pour dîner au resto La Estancia, réputé pour sa viande grillée au feu de bois. La meilleure viande d'argentine servie en Bolivie paraît-il.


Filet de Lomo + salade pour moi
Boeuf argentin + riz au fromage pour Michel

Un régal. Pas de vin, juste de l'eau à bulles. L'estomac est encore fragile pour lui.

Retour à l'hôtel dans un taxi tuné à mort : néons, phares qui clignotent façon stroboscope, volant sport, siège motifs damier, écran DVD au tableau de bord qui diffuse des clips à la mode, bruit de moteur de rallye, etc. 

Nous prenons le bus à 23h. Bonne route, bus relativement confortable, mais je n'étais pas fatiguée alors j'ai peu dormi. Arrivée à La Paz vers 7h dans un froid de canard.

Cochabamba, overdose de bouffada...

Comme prévu, nous avons glandé une dernière journée à Sucre en attendant notre bus de nuit pour Cochabamba. Petit-déjeuner tranquille, squat de la terrasse, petit tour en ville : squat sur un banc de la place principale à observer les passants qui passent :-) Puis apéro au resto Los Balcones, qui comme son nom l'indique, possède un chouette balcon surplombant la fameuse place. Deux de tension. On y dîne également. A 19h, on chope un taxi pour le terminal de bus.

Le remplissage de la soute est rigolo : les bagages viennent du premier étage par une corde munie d'un crochet. Un type en bas les réceptionnent au fur-et-à-mesure, puis les rangent. Nous nous installons à nos places. L'engin est prêt à partir mais une conversation houleuse éclate entre une jeune fille et le personnel : apparemment elle a raté son bus (le précédent) et tente d'embarquer dans celui-ci. On la fera dégager manu-militari... C'est parti pour 10h-12h de trajet. Le bus est confortable, un vrai semi-cama. Nous avons les sièges 1 et 2, donc devant. La route est goudronnée pendant une heure. Après, c'est que de la piste. Pas facile pour dormir à cause des vibrations. Il fait très chaud. Le film du soir : Rambo (le premier de la série).

Arrivée à Cochabamba à 6h du matin. Comme la femme de l'agence nous l'avait indiqué, nous ne prenons pas de taxi et partons à pieds du terminal en direction de l'hôtel City Hotel, repéré au préalable dans le Routard. Les rues sont désertes. Un peu loin avec ces gros sacs sur le dos : le repos n'en sera que mieux mérité. Nous sommes déçus. L'établissement ne correspond plus au descriptif du guide. Tant pis, on y est, on y reste. La direction a dû changer. J'étais prêt à enchaîner avec le marché de Punata, situé à 50 km de la ville. Claire, pas trop avant un repos. Alors que le réveil sonne à 9h45 nous abandonnons l'idée d'aller à Punata. Grosse sieste de feignasses jusqu'à 11h45.

Une fois levés, nous allons boire un jus de fruits frais au mercado d'à côté. Huuummmmm !!! Trop bon ! Sauf que la tenancière n'est pas très agréable. On comprendra par la suite que c'est parce qu'elle tient sa boutique à jus de fruits, mais aussi la cantoche en face, et c'est le coup de bourre, l'heure du déjeuner, pas du jus de fruits.

Nous quittons le mercado pour aller dans un restaurant cuisinant des spécalités de la ville de Sucre. Claire prendra une sopita (énorme) et moi du Chorizo. Après cela, direction un Cybercafé pour poster un billet rapide. Le mec de la boutique nous refile un ordi pourri (enfin, plus que les autres, quoi !). Il se ficherait pas de nous celui-là ?! On fera rapide et on ne reviendra pas chez lui.

Partis ensuite à la recherche de l'office de tourisme officiel, on ne le trouvera pas. L'adresse que nous avions est obsolète et personne ne sait nous renseigner. Tant pis, nous rentrons dans une agence de voyages glaner quelques informations.

L'objectif suivant : el Cristo de la Concordia. Cette statue immense (33 mètres de haut : 1 mètre pour chaque année vécue, un poil plus haut que celui de Rio et Lisbonne), au sommet d'une colline surplombant la ville, à plus de 2500 mètres. Nous prenons un taxi qui nous dépose au pied du "téléphérique". Ce dernier nous emmène au pied du Christ. Ca nous rappelle le ski avec les "oeufs". C'est marrant. Beaucoup de touristes mais peu de gringos. La montée dans la cabine suspendue aux câbles d'acier est rapide. Arrivés en haut, il est inscrit en gros et en rouge qu'il est fortement déconseillé de redescendre à pieds, par les interminables escaliers (plus de 1350 marches sous un soleil de plomb), afin d'éviter les délinquants. Je grimpe ensuite dans la statue. 1 Bs le droit d'entrée. Cela permet de monter jusqu'au niveau des bras tendus du Christ (150 marches bien raides). A chaque plateforme, quelques trous permettent d'admirer la vue (on dirait que le Christ a été plombé de balles avec ces trous). Claire n'a pas suivi, craignant le vertige.

Après cette pause panoramique, nous partons pour le terminal de bus acheter nos billets pour le lendemain soir, pour La Paz, célèbre capitale du pays. Nous n'avons aucune idée de la compagnie à choisir. Nous prendrons la même que celle du voyage précédent, Trans Copacabana. Il y a un bus semi-cama avec départ tardif, vers 23h00, arrivée vers 6h à La Paz. Les deux premiers sièges sont libres, 60 Bs / personne. Nickel, on prend !

Nos billets en poche, nous traversons le marché de la Cancha : énorme marché qui démarre en face du terminal. Coloré, animé, vraiment immense avec ses centaines de boutiques classées par type de produits. On se perd dans le quartier des maroquiniers. J'en profite pour m'acheter un nouveau sac à dos Puma (oui, enfin, il y a bien le logo mais il y a peu de chance que ce soit un original, n'empêche il est joli et semble robuste) pour 70 Bs. Il était temps que j'en change. Plus loin, des t-shirts ont attiré mon attention. Je me laisserai bien tenter. La vendeuse ne veut pas vraiment descendre le prix (48 Bs), et nous trouvons cela bien cher même s'ils sont de bonne facture. Au même moment, elle laisse partir une veste en jean rembourrée à 45 Bs. On veut bien payer plus cher que les locaux mais il ne faut pas abuser de notre porte-monnaie quand même ! Allez, ciao !

Sur le chemin du retour à l'hôtel, nous nous arrêtons dans une boulangerie pour acheter deux en-cas qui feront notre repas du soir. Nous les mangerons assis sur un banc de la place centrale, regardant l'animation du soir qui se met en place. Puis direction un bar repéré dans le Routard : Los Fragmentos. Plusieurs salles. On s'installe à une table dans la cour, éclairés à la bougie. Claire prend un Pisco Sour et moi je décide taquiner la bière locale, la Taquiña (bouteillle de 1L, pas plus petit dispo.). On accompagne ça avec une assiette d'oignons frits, ils sont en promos (10 Bs). Sympa ce bar.

Une fois rentrés à la piaule, il semblerait que les oignons frits n'étaient fait avec de l'huile très propre. J'ai été malade toute la nuit. On vous passe les détails. Los Fragmentos m'a bien fragmenté le bide... Claire n'a rien eu, elle avait à peine goûté les oignons. On aura eu le temps de regarder quelques épisodes de la série The Mentalist sur le netbook avant cela.

Cochabamba

Un petit billet pour vous dire que nous sommes arrives a bon port. : Cochabamba, la ville aux cinq repas par jour. Je mets un point d'honneur a ce que Michel ne les aie pas. Pas envie de revenir avec un Lama obese (private joke pour Will). C'est la troisieme ville du pays. Elle est tres animee ! Apres la paisible Sucre, cela fait un choc. Mais c'est bien sympa de se baigner dans la vie trepidante d'une grande ville. Arrives vers 6h du matin, nous avons pris ue chambre dans un hotel repere dans le Routard. Le prix est plus eleve que prevu. Tant pis, nous sommes creves. Du coup, on se couche et pour le marche de Punata c'est rape. C'est notre choix, mais la nuit a ete dure sur la piste malgre le bus 4x4 confortable (semi-cama, les meilleures places : tout devant). Le soleil cogne dur ici. Une fois debouts, nous sommes alles au marche situe juste a cote de l'hotel, qui est tres central, boire un jus de fruits frais mixes.

Puis dejeuner dans un restaurant qui sert des specialites de Sucre (pour une transition en douceur). Une copieuse sopita pour Claire et deux saucisses pimentees et aux herbes (chorizos chuquisaqueños) maison pour Michel. Un litron de jus de fruits bien frais de la vallee pour accompagner. Maintenant, grosse envie de siesta !

A suivre...

Faux départ

Ce matin, nous nous levons plus tôt. Nous bouclons les bagages et descendons au petit-déjeuner. Ensuite, on fait le checkout et on part en courant attraper notre bus qui va nous emmènera à Tarabuco.

On court parce qu'on quitte l'hôtel à 8h19 et le bus part à 8h30, le lieu de départ n'étant pas juste à côté de notre hébergement.

Tarabuco est à environ 60 km de Sucre. Il faut compter 1h30 pour y aller. Ce village est connu pour son marché qui se tient le dimanche, et principalement pour ses tissus. Tous les gens de la région, différentes ethnies, se rendent à ce dernier pour échanger, vendre, acheter des produits. L'ethnie de tarabuco se caractérise par les vêtements qu'elle porte : le port de la montera (chapeau en cuir noir qui rappelle les casques de fer portés par les conquistadores) chez les hommes, les sandales aux pieds (en cuir ou en caoutchouc / pneu recyclé pour les plus modestes), les motifs qui couvrent leurs vêtements.

Le marché s'étend dans la ville. Il y a beaucoup de gringos, mais les indigènes sont heureusement plus nombreux.

Les plus démunis s'agglutinent devant les postes de télévision qui crachent des vidéos de groupes de musique bolivienne.

Il y a aussi ceux qui font leur réserve de feuilles de Coca pour la semaine à venir. Quand à Michel, il fait quelques emplettes de t-shirts aux motifs divers et variés que nous négocions âprement auprès de la vieille roublarde qui tient l'échoppe (il est précisé dans notre guide qu'ici, les commerçants sont de redoutables négociateurs)*.

"L'excursion" prévoit trois heures sur place. Voilà une heure que nous y sommes et il va nous falloir nous occuper encore deux heures, sachant que nous avons déjà fait le tour du patelin (du marché, plus précisément).

Au détour d'une rue, à la recherche d'un endroit où manger un morceau et / ou boire un coup, nous rencontrons Gilles et Natacha, et leur deux enfants. Cette famille franco-canado-suisse(je ne sais pas si j'oublie une nationalité) est partie il y a un an en "pamking car" (nom trouvé par le plus jeune :-) ) depuis la Suisse, traversant l'Amérique du nord, l'Amérique centrale puis l'Amérique du sud. Quel plaisir de discuter ensemble de leur expérience, de tout et de rien ! La conversation s'éternise, on ne voit pas le temps passer. Au final, ils avaient faim, nous avions soif, mais nous avons passé notre temps à papoter dans la rue et c'est l'approche de l'heure du départ de bus qui nous fera mettre un terme à cette super rencontre impromptue et rafraîchissante. Dommage que nous n'ayons pas plus de temps pour échanger. On repartira avec l'adresse de leur superbe site Web (http://mattonlesvoiles.net), et eux avec celle de notre petit blog.

Le retour en bus se fera à fond les gamelles. Notre chauffeur ayant visiblement envie de rentrer rapidement chez lui. C'est que nous sommes dimanche quand même ! De retour à Sucre, nous déjeunons vers 15h.Michel mange un plat local : picante de lengua. Autrement dit, de la langue de boeuf baigant dans une sauce rouge pimentée, accompagnée de spaghetti cuisinés au beurre, de patates (ça faisait longtemps !), un peu de tomates et d'oignons et de yuca (tubercule qui remplace couramment la pomme de terre. Enfin, bon. Là elle est en plus). Une Paceña très fraîche pour aider à descendre la platrée dans le bide. Claire : pichet de limonade, escalope de poulet dans son sandwich, avec des frites et un peu de salade, histoire de dire...

Puis retour à l'hôtel pour profiter une dernière fois de la terrasse (et digérer en douceur, burp !) avant de passer la nuit dans le bus en direction de Cochabamba (10h à 12h de route !). Que la vue est belle avec ce soleil, les clochers des églises, le blanc des habitations, depuis les hauteurs !

Vient l'heure de partir au terminal de bus. Nous demandons à la réceptionniste de nous appeler un taxi. Celui nous dépose 30 minutes avant le départ prévu. Une fois au comptoir de la compagnie (Trans Copacabana) auprès de laquelle nous avons réservé nos billets, ils nous apprennent qu'il n'y a pas de places dans le bus. Nos billets n'auraient pas été confirmés la veille par l'agence qui avait servi d'intérmédiaire. Aucune place de disponible. L'agence est injoignable par téléphone. Solution proposée : prendre le bus demain soir. C'est la seule compagnie à porposer des bus semi-cama le dimanche soir. Grrrr !!! Nous nous faisions une joie de quitter Sucre, car le repos c'est sympa, mais nous commencions à en avoir un peu marre et avions hâte de repartir à la découverte de nouveaux horizons. Cruelle déception ! Nous réservons les billets pour le lendemain soir, cette fois-ci c'est confirmé à 300%. Note pour plus tard : toujours acheter son billet directement à la compagnie de bus et confirmer ce dernier peu avant le départ ! Deuxième note pour plus tard : éviter tout ce qui comporte le mot "Charcas" qui semble lié à une sorte de malédiction : musée colonial Charcas (cf. "Une nuit au Musée" et hostal Charcas (cf. ce billet au sujet de cette galère de bus non confirmé). Puis on décide d'aller dire deux mots à l'agence, qui est un hôtel également (Hostal Charcas). On reprend on donc un taco qui nous dépose devant. Un papy est à l'accueil. Claire lui explique notre problème et il appelle la gérante (avec laquelle nous avions réservé les billets). Elle écoute Claire l'informer du désagrément par téléphone. Elle va appeler la compagnie de bus pour éclaircir cette affaire et nous rappelle. Cinq minutes après elle rappelle : ce serait la faute de la compagnie parce que le bus était déjà plein et ne l'avait pas signalé aux agences. Mouais... Difficile de mesurer la sincérité de l'un ou de l'autre. De toutes les façons, nous sommes bon pour une nuit supplémentaire à Sucre. On essaie de négocier une chambre à tarif cassé pour "dédommagement". Elle nous fait une offre de 50% du une piaule sans salle de bains, et 30% sur une piaule avec salle de bains. Bof ! On la remercie en déclinant son offre. Malgré ses mille excuses, nous retournons à l'hôtel de su Merced. On raconte notre mésaventure à la réceptionniste. La chambre que nous avions libéré a déjà été attribuée Nous héritons d'une chambre beaucoup moins sympa (choix parmi deux de dispo.), avec une mini-ristourne de 10%. Voilà, retour à la case départ suite à ce faux départ ! Qu'est-ce qu'on va glander à Sucre ? Ca va être long je pense. Et pour ce qui est du marché de Punata, dans la région de Cochabamba ça paraît compromis. Si on tient vraiment à le faire, il faudra, dès l'arrivée du bus le matin et après avoir chopé une piaule, enchainer sur un minibus qui nous emmènera dans la Valle Alto, à Punata située à 50 km de Cocha.

* de ce marché, j'ai eu une impression mitigée. Les indigènes sont dans l'ensemble très pauvres mais aussi relativement sales. Les odeurs sont peu agréables : mélange de crasse, friture, viande qui sèche au soleil...  créent un parfum assez nauséabond.

Une nuit au Musée

Ce matin, ce sont les occupants du dessus qui sont un peu bruyants. On commence a en avoir un peu marre de ces touristes français qui ne respectent rien ni personne.

Je traine Michel au petit-déjeuner. Il n'a pas faim mais je ne commence jamais la journée sans petit-déjeuner. Nous partons ensuite à deux cuadras de notre hôtel visiter le musée Universitaire aussi appelé Musée Colonial Charcas. Le samedi, le musée n'est ouvert que de 8h30 à 12h.

Il rassemble sous un même édifice plusieurs collections complémentaires :
collection d'art colonial avec  des peintures des écoles artistiques  régionales des siècles XVI, XVII, XVIII, des meubles coloniaux, des sculptures baroques...

Collections archéologiques et anthropologiques : résultats de fouilles dans la région d'où proviennent  des vestiges des différentes cultures (poteries, silex, momies...).
Enfin, la collection d'art et peintures contemporaines : on accroche beaucoup moins avec cet art assez abstrait pour nous.
Alors que nous étions dans la dernière salle contemporaine et qu'il était 11h45, nous faisons demi-tour pour sortir et récupérer nos affaires à la consigne.

Nous nous rendons compte que la porte est verouillée avec un gros cadenas. Il n'est que 11h45 et nous souhaitons rappeler que le musée ferme à 12h00 mais nous nous apercevons  que les vigiles et la caissière se sont fait la belle sans prendre le temps de faire le tour des salles. Nous voilà donc enfermés dans ce musée, qui plus est, nous a un peu déçu. La lumière n'est même pas éteinte et ils n'ont même pas vérifié si toutes les clés des consignes étaient revenues...

Que faire et comment sortir ?
Les fenêtres sont pourvues de grilles. Nous avions remarqué une porte au fond de la salle des peintures contemporaines. Nous retournons de ce pas voir si nous pouvons sortir par celle-ci. Victoire ! Elle s'ouvre de l'intérieur mais pas de l'extérieur. Nous voici à demi dehors puisque nous nous trouvons maintenan dans le patio, femé à clé par une lourde porte en bois, genre énorme portail qui donne accès à la cour.
Nous espérons encore trouver quelqu'un et je crie à tout va : "Hola, Hola, Hay alguien.... !!!" "Bonjour, il y a quelqu'un ?".

En vain, le musée est bel et bien déserté par ses employés.
Faudra t-il passer « une nuit au musée » ?

La porte massive donnant sur la rue est en bois, haute d'au moins trois mètres, très lourde et imposante. Il y a deux battant et par chance l'un d'eux est bloqué par une gross pierre au sol et un énorme loquet en acier, qui empêchent son ouverture de la rue.
Voilà notre échappatoire : bouger cette grosse pierre, déverouiller le loquet et cela nous permettra d'ouvrir les deux battants. Sauvés, nous voilà dans la rue. La mamitta qui tient une mini boutique de l'autre côté de la route nous grille, on s'en fout on est dehors. Malheureusement, on ne peut pas refermer la porte correctement.  Ca leur fera les pieds, ils n'avaient qu'à pas nous enfermer, les saligauds !



Quelle panique, quel coup de stress en si peu de temps et quelle trouille quand même !

Pour nous remettre de nos émotions, nous décidons d'aller nous poser dans un salon de thé  pour goûter  les empanadas ; sorte de beignets fourrés à la viande. Aujourd'hui, ils sont au poulet : un pour chacun plus un coca pour deux (paiment à l'avance à la caisse). La serveuse se trompe et nous rapporte deux empanadas et deux cocas. Tant pis pour elle, ça nous rafraîchira  bien suffisamment après ce qu'il vient de nous arriver.


Petit tour ensuite au marché ou Michel s'achète des gourmandises bien sucrées et locales. On profite aussi pour boire un autre jus de fruits bien frais.



Retour ensuite à l'hôtel pour vous compter nos aventures via le blog. Repos bien mérité pour  ces pauvres touristes enfermés quelques temps au musée.

Photo insolite du jour : le super bus city tour.

El Castillo de la Glorieta

Nous pensons que notre grognasse de voisine a mis les voiles. Tant mieux, si cette hystérique nous lit, qu'elle se reconnaisse...

On traine sur la terrasse et dans la chambre jusqu'à environ 15h aujourd'hui.

On se met alors en route vers le Castllo de la Glorieta qui n'est pas sur notre guide mais dont nous avons entendu parlé à l'office du tourisme.
On part d'abord jusqu'au mercado central pour prendre un micro bus ; le numéro 4 qui nous conduira jusque là-bas.

Avant l'arrivée au château, nous traversons une zone militaire. Au terminus, nous avons encore l'impression de débarquer dans une caserne : beaucoup de soldats sur la zone mais nous sommes bien au Castillo de la Glorieta, nous pouvons l'apercevoir au loin.

Ici, comme à la Casa de la Libertad, le prix touriste est clairement affiché. Le tour, en espagnol, commence dans 15 minutes environ. Nous en profitons pour faire un tour dans les jardins qui devaient autrefois être luxuriants. Aujourd'hui ils sont cuits par le soleil et le manque d'entretien. L'architecture de ce château est loufoque : kitsch, baroque, mudejar, plein de style en une seule bâtisse. Il date d'environ 1850 et a été demandé par Fransisco Argandona. Homme d'affaires parti en Europe plusieurs années et qui séjourne dans plusieurs pays.
Lors de son retour en Bolivie, il souhaite construire un château pour sa princesse Clothilde.

Clothilde est originaire de Sucre, et lui-même de Potosi.

Il s'inspirera alors de tous les styles qu'il a pu voir en Euope et notamment demande
une tour style Big Ben
une tour style chinois
une tour style architecture russe
L'intérieur est peint de couleurs vives et reprend aussi plein de styles : colonnes grecques, romaines, cheminée française en marbre d'Italie, plafond rococco...

Situé au bord du fleuve, l'autre côté de la rive avait été amenagée pour les jardins et elle y avait fait construire un orphelinat.

A la mort de ces deux personnes (ils n'avaient pas d'enfant), le château reste à l'abandon il est ensuite racheté par l'armée qui l'occupera quelques temps et dépouillera des ses meubles le château.

Il est aujourd'hui en restauration. L'armée n'a pas quitté les environs et les rives d'en face du fleuve sont aujourd'hui occupées par les établissements ou les soldats font leurs classes.

La restauration est minutieuse mais très lente : en effet le prix de l'entrée est dérisoire :  10 Bs soit 1€ par personne. Et c'est pas le nombre de visiteurs qui pourra permettre une restauration plus rapide.

A la fin de la visite, nous rentrons avec le micro bus 4 comme pour l'aller. Comme nous ne connaissons pas bien la ville, nous irons trop loin et descendrons du micro une fois le centre-ville passé : dans les faubourgs populaires de la ville.
Nous passerons ainsi le long du « marché noir »...

Arrivés en centre-ville, nous nous posons à un café un peu chic sur la place principale pour voir la ville s'illuminer lentement. C'est vendredi et la ville est en effervescence. Ce soir pour le dîner, ce sera pizza bolivienne.

« Romain, il n'y a plus de papier toilette !!! »

Ce matin, le réveil n'a pas été des plus agréables. Notre voisine de chambre, une française et c'est bien cela le pire, nous a réveillé vers 8h. A savoir que son mari / chéri n'était pas dans la chambre et qu'elle hurlait, coincée sur les toilettes « Romain, il n'y a plus de papier toilette !!! ». Elle a hurlé cette phrase une bonne vingtaine de fois avant de finir par s'énerver et continuer en hurlant encore plus fort comme si on égorgeait un cochon tout en tapant sur la tuyauterie  et les murs de la salle de bain. Une folle. Avec Michel, on se regarde et on ne comprend pas un tel comportement surtout  que son mec n'est visiblement pas dans la chambre.
Pour sûr que si on croise cette hystérique, on lui fout la honte. Une française en plus, c'est le pire pour nous.

Suite à ce sympathique réveil, nous descendons petit-déjeuner pour profiter des bonnes pâtisseries faites maison. Au retour de la collation, comme on s'habitue vite au confort et au fait d'avoir le WiFi dans la chambre on se connecte. Horreur, malheur ! La connexion ne fonctionne pas. Apparemment, pas d'électricité dans la baraque. Par dépit, nous partons pour notre tour culturel et notamment visiter la « Casa de la Libertad ». La guichetière  à la vente des billets nous informe que certaines salles seront peu visibles du fait d'une coupure  électrique.
En fait, la coupure d'électricité n'a donc pas lieu seulement à l'hôtel mais dans toute la ville. Les bougies sont de sorties à certains endroits.
On tatonne donc un moment : que faire ? On part pour une agence de voyage réserver notre prochain billet de bus de nuit pour la destination suivante : Cochabamba. Départ dimanche soir en bus de nuit (semi-cama – semi couchette). Coût des billets 150 Bs soit 75 Bs par personne.  Nous achetons aussi au même endroit un billet aller / retour pour nous rendre à Tarabuco : village a environ 60 km de Sucre connus pour son grand marché. Alors que nous sommes dans l'agence, l'électricité revient. Alleluia ! On rentre donc à l'hôtel pour faire du net et profiter de la terrasse. En effet, c'est la pause déjeuner et peu de boliviens travaillent à ces horaires-là : tous les sites à visiter ferment de 12h à 14h30.

Vers 13h30  : Michel commence à avoir faim. On part à la recherche d'un en-cas. Nous finirons dans un boui-boui qui fait les meilleurs chorizos de la ville. Nous prenons donc notre déjeuner là. Le service est rapide, et la  tenancière fort agréable est fière d'avoir des gringos dans sa boutique. La propreté laisse un peu à désirer : la nappe en plastique de la table n'a pas été nettoyée depuis des lustres. Les rabats de celle-ci tombant contre notre pantalon sont assez ragoûtants, mais on s'en fout. On ne préfère pas non plus savoir depuis combien de temps les chorizos marinent dans sa gamelle et leur jus gras. Notre estomac nous le dira bien assez tôt.

L'assiette de Michel :

L'assiette de Claire :

Après cette pause culinaire,  nous partons visiter la « Casa de la Libertad ».
La Casa de la Libertad est installée dans un palais colonial, ancien couvent Jésuite construit au début du XVII siècle. Il est aujourd'hui adjacent à, et utilisé par l'université. Nous y voyons de belles salles ou se sont déroulées les meilleures pages de l'histoire de la Bolivie avec de nombreux documents et objets liés à la lutte pour l'indépendance de ce pays. C'est dans la chapelle de ce bâtiment que se signa le 16 août 1825 l'indépendance de la Bolivie.

Nous y voyons aussi l'évolution du drapeau bolivien, qui se compose aujourd'hui de trois couleurs :
- le rouge pour le sang versé
- le jaune central pour la richesse des sols en minerais
- le vert pour la fertilité... de la terre
En son centre, le blason reprenant notamment le condor (animal emblématique de la Bolivie), le lama (pas besoin de préciser), etc.

Une salle est entièrement consacrée à l'héroine « Jeanne d'Arc » de la Bolivie : Dona Juana Azurduy de Padilla. Elle dirigea  le bataillon pendant la guerre d'indépendance. Elle vécut jusqu'à 82 ans et se retira à la fin de sa vie en Argentine. A l'heure d'ajourd'hui, ces deux pays lui rendent hommage régulièrement.

Pour la petite histoire :
C'est le premier monument où il est clairement affiché qu'il y a deux tarifs pour les billets d'entrée : un pour les touristes et un pour les locaux (forcément moins cher).
Pour avoir le droit de faire des photos, il y a un suppélment à payer, comme partout.

Par ailleurs, au niveau de la visite guidée, nous avions commencé notre tour avec le groupe espagnol, (l'espagnol, on le pratique quotidiennement depuis 15 jours maintenant on comprend bien ce qui se dit). On déchante très vite. Les espagnols / boliviens sont mals élevés :
ils n'écoutent pas sérieusement les explications (ça papote, gémit, etc.)
les téléphones portables sonnent sans arrêt
les appareils photos sont tous réglés pour produire des bruitages (clic ! zzzzZZZZZ ! KLAK ! ding-dong ! ...)
le groupe est grand et les enfant très bruyants

On change de groupe en cours de visite  : visite en anglais.

Après cette pause culturelle, nous traversons la ville pour visiter le cimetière principal (cementerio principal) de Sucre : sorte de cimetière Père Lachaise bolivien.
Les familles riches ont des mausolées. Les familles plus modestes ont des  « casiers » individuels (pour dépôt des cendres). Installés contre des murs. Il y a parfois jusqu'à 5 ou 6 niveaux et certains casiers ne sont donc accessibles qu'avec une échelle. La-bas nous nous faisons accoster par des fillettes qui nous réclament des pièces de notre pays pour leur collection :-).
Et elles, auraient-elles des billets de 1000 USD, nous ceux-là on les collectionne aussi !

Retour tranquille  à l'hôtel.

Sur le chemin, arrêt photo insolite. Vous connaissiez le dino-phone ? :-)

La présence de ces étranges téléphones publics est due au Jurassic Park local. A quelques kilomètres de la ville, on présente des dinosaures grandeur nature dans des poses intimidantes. On trouve pas mal de panneaux de pub pour cette attraction. Nous n'irons pas voir ces bouffonneries. Mais les cabines nous font bien marrer. :-)

En vrac 2 : le retour.

Les toutous à leurs mémères portent des pulls pour enfants afin de ne pas attraper froid...

Le code de la route est quelque peu différent du notre, peu de feux et de stop, ni cédez le passage, ni priorité à droite. Alors au carrefour, un coup de klaxon suffit à se manifester. En fait, à part Sucre, les feux tricolores ne fonctionnent que lorsqu'il fait nuit. De jour, on passe à l'arrache...

Les minis bus arrivent du Japon, de la Chine ou de la Corée jusqu'en Bolivie pour une seconde vie. Les insriptions en asiatique sont encore sur les carlingues (les destinations certainement). C'est comme nos voitures qui partent pour une seconde vie en Afrique.

Ici, on ne jette pas le papier hygiénique dans les toilettes mais dans la poubelle adjacente. Le traitement des eaux usées n'est pas prévu a cet effet. Donc, l'odeur dans les toilettes dépend beaucoup du contenu de la poubelle. Bon appétit !

Mes baskets Benetton sont ENCORE du voyage, elles ont plus de 10 ans, viennent de Ténérife et depuis 10 ans, je ne peux plus les voir en peinture, mais elles sont coriaces et tiennent le choc, à mon grand désespoir...



L'altitude nous donne la pression dans les naseaux et depuis le début nous saignons régulièrement du nez. Pour rappel, nous avons été jusqu'à 5000 mètres d'altitude et sommes maintenant rendu à 2970 m.



Première livraison de notre linge sale dans une laverie à Sucre: 10 Bs le kilo. On en dépose 7 kg.


On se sent beaucoup plus en sécurité ici en Bolivie que dans toutes les (grandes) villes que nous avons visité l'année dernière au Pérou.

La douce Sucre

Que cette nuit a été douce et agréable dans ce bon lit douillet ! Nous descendons  prendre notre petit-déjeuner à l'hôtel. Michel se régale de patisseries faites maison et Claire de pains divers et variés ; grillés. A noter que le beurre en Bolivie est salé : on adore...

Cette étape relaxante est l'occasion d'alimenter le Blog avec nos photos (la connexion Internet de l'hôtel est plutôt bonne), de prendre le temps de poster des billets. Ce qui risque de ne pas être le cas dans la suite de notre périple.

Après ce début de journée au ralenti (il est convenu que Sucre sera une étape repos pour nous), nous partons faire quelques petites choses moins rigolotes : tout d'abord la laverie pour se débarasser de nos fringues cracra depuis le début du voyage.  Sur le chemin, nous passons devant l'artisan chocolatier incontournable de la ville. Comme c'est le Mundial, une de ses créations est très parlante en vitrine :

Ensuite, direction l'office du tourisme pour récolter des informations sur la ville et les choses à faire.
L'office du tourisme se trouve au premier étage de la maison de la culture : belle batisse coloniale avec ses patios et cours intérieures. Nous récoltons un plan et quelques informations mais l'office du tourisme est pauvre en documentation : heureusement que nous avons notre Routard !


Nous partons ensuite faire un tour en ville et notamment voir la place centrale (Plaza de 25 Mayo). Elle est ornée de bâtiments officiels. Nous constatons que deux d'entre eux  ont beaucoup de vitres brisées et ce jusqu'au deuxième étage : résultats de manifestations récentes, comme nous l'a expliqué la jeune fille de l'office du tourisme (caillassage). En France, de telles choses ne seraient pas tolérées à Matignon ou l'Elysée. Sauf qu'il se passe bien pire dans les quartiers chauds...


Nous parcourons ensuite le marché central (mercado central) qui est quelques cuadras plus loin.
Les étals sont bien organisés par thèmes :
la viande
les pommes de terres
les fruits et légumes
les jus de fruits
la cuisine sur le pouce
la cuisine traditionnelle...

Ben Will, qu'est-ce tu fais là ? Un coup de fatigue ? :-)

Nous nous installons à un comptoir pour boire un jus de fruits frais : 80 Bs le grand  verre (hummmm !!! Trop bon et tellement pas cher = 0,80 €). En plus, quand on finit son verre, la mamita verse le reste du jus de fruit pour second grand verre. Quand y'en a plus, y'en a encore ! Délicieux !

Cabine téléphonique du marché :

Comme c'est journée glandouille, nous rentrons à l'hôtel profiter de la belle terrasse, Claire bouquine et Michel devinez : surf sur le net (Claire un petit peu aussi quand même. Passe-moi l'ordi, nom de Dieu !).


Sur le chemin du retour, une manifestation impromptue bloque le carrefour principal de la ville (ou circulent la quasi totatité des bus, taxis... à proximité immédiate du marché).
Il s'agit de manifestants travaillant à la Sécurité Sociale locale qui manifestent et du coup bloquent le carrefour le plus important de la ville. C'est stratégique. Nous rentrons donc tranquillement à l'hôtel par la rue principale, devenue inopinément et pour quelques temps « piétonne ». Ca aussi c'est la Bolivie : les manifestations impromptues... Les grands cousins des français pour ce qui est des grèves "à la con".

Nous squattons tranquillement la terrasse de l'hôtel pendant près de deux heures. Qu'est-ce que c'est bon de rien glander ! Spéciale dédicace aux collègues. Hé  Hé ! :-)



Nous partons ensuite  marcher vers le couvent de la Recoleta. Avant la visite du couvent, nous nous installons  au Café Mirador afin de profiter de la meilleure vue sur la ville. Nous nous installons sous un parasol fait maison et déjeunons tranquillement d'un sandwich et quelques tapas avec cette belle vue, le tout installé dans un transat et avec une limonade maison pour Claire et une bière bien fraîche pour Michel. Il y fait très chaud.

Un hombre à l'ombre :

Miam ! Miam ! Glou-glou et buena bouffada ! :-)


La visite du couvent est guidée et assez sommaire dans les explications mais ce dernier fait partie des petits bijoux vivotant tant bien que mal du tourisme alors  qu'il regorge de  peintures, sculptures... La visite guidée sera exclusivement pour nous ce qui rend ce lieu encore plus intimiste.
Le couvent et l'église de la Recoleta dominent la capitale. Nous sommes venus à pieds et la fin a été rude car la route était très pentue. Les odeurs nauséabondes sur la fin gachent un peu  l'arrivée sur cette placette faisant face au couvent. Il aurait fallu prendre un autre chemin... Alors que nous sommes à l'entrée de cet édifice, de nombreuses mamitas pauvres et chichement vétues font la queue pour le règlement de messes qu'elles demandent pour des membres de leur famille. Il est stipulé à l'entrée le tarif  et vivement conseillé de se mettre à plusieurs pour réduire les frais de ces messes.


Sur le chemin du retour nous passons devant le consulat  de France, belle bâtisse mais sans drapeau – nous avons failli passer devant sans le voir :-)



Nous avions prévu de passer trois ou quatre jours à Sucre. Nous y resterons surement plus longtemps car nous souhaitons surtout profiter d'un grand marché qui a lieu dans une ville proche, très réputé en Bolivie : le marché de Tarabuco, qui a lieu dimanche. Pour notre prochaine étape (Cochabamba),  Michel tient à aller au marché de Punata, qui serait le plus beau et le plus authentique du pays. Celui-ci se tient le mardi.
Du coup nous resterons à Sucre jusqu'à dimanche puis une fois à Cochabamba, il faut faire un tour à Punata mardi, en espérant que cela ne pertube pas trop le reste de notre circuit et ne nous fera pas rater des étapes de notre parcours.

De retour à l'hôtel et crevés de cette journée au soleil, Claire sombre dans une sieste et Michel surfe. Trop feignant pour sortir dîner : ce soir ce sera plateau télé dans la chambre pour le plus grand plaisir des deux voyageurs après une petite course au Supermercado d'à côté.

Adios Potosi, hola Sucre !

Le réveil sonne à 7h. Comme d'habitude c'est pour le fun. On ne bougera que vers 8h.

Alors que je suis sous la douche, la réceptionniste nous passe un coup de fil et s'inquiète de ne pas nous voir encore au petit-déjeuner. Nous serons là dans 10 minutes lui indique Michel, dans un espagnol presque parfait.

Le ventre repu, nous partons pour la visite de la « Casa de la Moneda ». La visite guidée est obligatoire et le tour en français a déjà commencé... Pas grave, nous le prenons en cours de route. Il s'agit d'un bel édifice construit au XVIIIème siècle. La monnaie bolivienne y a été frappée jusqu'en 1869. Depuis cette époque et aujourd'hui, les pièces boliviennes sont frappées au Chili et au Canada alors que les billets sont produits en France. La Bolivie n'ayant pas les matières premières, ni le savoir-faire. Ce bâtiment est immense (plus de 7500 m2) et regroupe aujourd'hui des salles dédiées au musée telles que peintures, section archéologique, argenterie, minéralogique (il existe d'ailleurs une pierre précieuse, la Bolivianita, que l'on trouve uniquement en Bolivie. Mélange d'Améthyste et Citrine). L'exposition des pierres issues des mines du pays (plus de 3000), va ravir Michel. J'ai bien tenté de le convaincre de m'offrir un bijou...

La guide est agréable et connait bien son sujet. Elle parle très bien français.

A la fin du tour, elle nous montrera l'ensemble des pièces que nous avions ratées du fait de notre arrivée en retard par rapport au début de la visite.

Nous retournons ensuite à l'hôtel boucler nos bagages et partons pour le nouveau Terminal de bus de Potosi. Nous devons prendre notre bus pour Sucre (prononcer Soucré) pour 12h30, capitale constitutionnelle de la Bolivie. Elle se situe à 2790 m d'altitude et est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991. Egalement surnommée la ville blanche : bijou de l'art baroque d'Amérique Latine.

Après trois heures de bus sur une bonne route asphaltée (pour une fois), mais à fond la caisse (on préférera regarder le film de Jacky Chan diffusé sur l'écran de télé du bus, plutôt que regarder les paysages...), nous arrivons rapidement dans les faubourgs de Sucre. L'autocar va caler peu avant son arrivée au terminal : une grosse côte à grimper et la carcasse du machin ne suivra pas. Le chauffeur nous indique qu'il faut attendre dix minutes avant qu'il puisse repartir. Tu parles... Tous les passagers, quasiment, sortent récupérer leurs bagages et s'en vont continuer en taxi ou à pied vers leur destination. Nous attendons quelques temps. Le bus aura été deserté bien avant que nous décidions d'en faire autant. Michel s'impatientant est aller quérir un taxi, voir s'il valait mieux attendre encore ou payer une course. Huit bolivianos pour aller dans le centre ! Allez hop ! On prend le taco, y'a pas photo !

Ce bus était quasiment un car scolaire : rempli de jeunes qui ne seront pas trop bruyants (à notre grande satisfaction, mais on a eu peur en les voyant monter !). Nous étions les seuls gringos.

A Sucre, nous décidons de nous offrir un bon hôtel. Pour un séjour tranquille et pépère. Le taxi nous dépose à proximité de celui que nous avions sélectionné en premier lieu (il nous faut marcher un peu car la circulation est limitée dans le centre ville.

L'hôtel Parador de Santa Maria La Real est malheureusement complet (enfin presque : il ne reste qu'une suite à 105 USD), c'est pas que nous ne sommes pas intéressés mais ca va quand même gréver notre budget si nous la prenons.

On décide donc d'aller voir un autre hôtel sympa à quelques cuadras : Hostal de su Merced.

Il y a de la place : quelques chambres de libres que Michel va visiter afin de faire son choix. Celui-ci se portera sur une très grande chambre tout confort, située au dernier étage avec un accès direct sur la belle terrasse ensoleillée.

Tout confort pour un moindre prix : 370 bolivianos la nuit avec Wi-Fi, petit-déjeuner inclus, grande baignoire et eau chaude à tout moment. Nous comptons bien profiter de cette terrasse pour voir le coucher de soleil un de ces jours.

Nous sortirons dîner pour d'abord aller dans un bar à tapas. Malheureusement celui-ci n'existe plus. Nous finirons par aller dans un restaurant très spacieux, qui ressemble à une salle de réception où l'ambiance est assez froide. A part un couple de jeunes touristes asiatiques nous sommes les seuls dans cet immense pièce, à la hauteur sous plafond impressionnante. Buffet de salades en entrée, plat de langue baignant dans la sauce pimentée et poulet dans une sauce au vin pour Michel, Chateaubriand pour Claire (steak de boeuf avec sauce au beurre et à l'ail), accompagné d'une bouteille de vin de la région de Tarija. Concernant les légumes, on commence à avoir une overdose de patates, servies sous toutes les formes possibles, tout comme le riz, enfin, surtout Claire. Ces restaurateurs nous ont vu une fois, il ne nous verrons pas une seconde fois à cause du manque de chaleur du lieu. Addition : 105 Bs pour deux, avec le pif.

Retour à notre hôtel grand luxe local, Hostal de su Merced. Qu'il est bon de se chouchouter de temps en temps et de profiter de cette belle chambre spacieuse dans cet hôtel mignon et avec beaucoup de charme. Milou – Vani : spécial dédicace à vous, je pense qe ce lieu vous aurait bien plu : cette grande demeure pleine de charme.

Potosi : les mineurs de pacotille

Claire, parée pour les profondeurs, son sac de feuilles de Coca au poignet.

Vous noterez la touche d'élégance au niveau des bottes : nous avons mis nos pieds dans des sacs de plastique noir avant d'enfiler les bottes :

Michel, entre deux mineurs, dont celui de droite la joue déformée par l'agglutination de feuilles de Coca, le regard hagard.

Potosi

Potosi. Apres un bon repas en amoureux dimanche soir, une nuit reposante, nous avons visite les couvents de Santa Teresa et San Francisco (pour le point de vue, tout en haut) dans la matinee de lundi.

Puis repas dans un resto au cadre un peu chicos mais a l'addition legere. L'apres-midi fut consacree a la visite guidee des mines d'argent. On nous fournit les bottes, la combinaison, le casque et la lampe de mineur. Auparavant nous avions fait quelques courses sur les bons conseils de l'agence et du Routard : sachets de feuilles de Coca, sodas sucrees et crayons de couleur rapportes de France (pour les enfants des travailleurs). Ainsi equipes, nous parcourons les boyaux tantot accroupis, tantot rampants. Content de pouvoir se redresser des que l'occasion se presente, le dos n'appreciant pas l'exercice. 

Nous suivons les rails des wagonnets, que nous croisons parfois, pousses et tires par les mineurs en sueur (deux devant, deux derriere), et charges de minerai. Le materiel est a l'agonie, le poids incroyable. Il fait chaud, de plus en plus chaud et humide lorsque l'on s'enfonce dans la terre. Parfois, nos bottes ecrasent la boue ou nous protegent des flaques d'eau. De longs cables parcourent les galeries : pression pour le marteau-piqueur ou tout simplement de l'air pour les endroits ou ce dernier se rarefie. Regulierement, nous donnons une bouteille de soda, de la Coca, des cigarettes aux mineurs rencontres. On nous presente El Tio : la divinite des mineurs. Elle ressemble a un diable, mais c'est un bienfaiteur, auquel des offrandes sont faites quotidiennement : alcool (96 degres !), cigarettes, feuilles de Coca...

Les conditions de travail sont epouvantables. Ils travaillent 6 jours sur 7, 8 heures par jour, dans une securite tres relative pour un salaire de misere. La Coca aide a supporter la souffrance, la boisson a rafraichir le gosier sec et si c'est de l'alcool, a donner du coeur a l'ouvrage (en bref, oublier la douleur et la fatigue). Lors de la detonation de dynamite, on ne fait pas les fiers dans la galerie. Cette roche volcanique est si dure, que l'explosif est utilise le plus souvent possible. Mais cela coute cher pour les mineurs par rapport a leur salaire. Quand on voit l'etat des etais egalement. Souvent brises, comme eclates par le poids de la montagne, rafistoles avec les moyens du bord. Apres avoir passe plus de deux heures dans les entrailles de la montagne, nous ressortons a l'air libre. Retour a la ville apres s'etre changes, debarasses de notre equipement.

En vrac...

Un Lama coute 100 $, une femelle un peu moins.

L'age d'or du Lama, c'est 7 ans.

Un Lama peut vivre jusqu'a 20 ans.

La difference entre un Lama et un Alpaga : le premier est eleve pour sa viande, le second, plus petit, pour sa laine.

La frontiere Bolivie-Chili est le theatre de contrebande de materiel hifi, vehicules, drogue... Par exemple, un 4x4 coute 5000 a 6000 $ au Chili et 18 000 $ en Bolivie.

A 4200 metres d'altitude, impossible de rediger le brouillon de blog sur le cahier, l'encre du stylo est gelee.

Sud Lipez et Salar de Uyuni

Le premier Pueblo traversé dans le sud Lipez :

Les gamines se bousculent pour être prises en photo avec les gringos, en échange de quelque chose de préférence : je leur lèguerai mon surligneur vert Stabilo et mon vieux stylo 4 couleurs IBM, pour lesquelles elles se chamailleront, tout en prenant garde à ne pas me faire dévaliser les poches :-) :

La laguna verde :

Mercredi, nous sommes finalement partis a quatre dans le 4x4 pour notre excursion dans la region desertique du sud de la Bolivie : le sud Lipez. Le cinquieme s'est desiste. Nous ferons le voyage avec deux charmantes suisses (Jo et Fabienne), le chauffeur (sans deconner ?) Marco, et la cuisiniere (Cristina) . Ca eleve un peu le prix mais c'est tant mieux, on a plus de place comme ca. Les sacs sont charges sur le toit du vehicule, avec la bouteille de gaz, la gaziniere, deux enormes bidons d'essence. J'ai loue un sac de couchage pour 50 Bs. La bouffe et la boisson a l'arriere. Les paysages defilent et ne se ressemblent pas. C'est grandiose, on en prend plein les mirettes. Le pays est rude. Son climat et le panorama le confirment. Nous avons dormi trois nuits dans des pensions rudimentaires. Temperature exterieure -20 degres, interieure (dans la piaule) -5 degres. Pas d'eau chaude, sauf pour la derniere nuit dans "l'hotel" de sel, moyennant 10 Bs. Cristina nous chouchoute avec ses repas et autres en-cas, toujours servis a point nomme. Quatre jours de poussiere, de soleil intense (ciel bleu azur), de froid glacial la nuit tombee, de lamas, alpagas, vigognes, flamants roses dans les lagunes aux couleurs improbables, condors, renard andin (zorro andino !) et autres bestioles...

Le pauvre petit zorro andino (trop chou !) :

Trio de vigognes :

Gringo motorisado devant une mine d'ocre (ocre, pas or !) :

Pratiquement quatre jours sans se laver. Des passages a plus de 5000 metres d'altitude.

Puis le final, le Salar de Uyuni, ce desert de sel immense (+12 000 km carres a 3650 metres d'altitude), le plus grand du Monde. Forme par la disparition d'une mer, cause par l'eruption de volcans, il y a 11 000 ans. Des couches de sel et de sediments alternees sur 40 metres de profondeur. Au sol, le sel dessine des formes hexagonales. Ce serait du au Lithium, richesse encore inexploitee du Salar, mais qui devrait demarrer l'annee prochaine.

Si vous voulez un apercu, tapez dans Google Images "salar de uyuni" ou "sud lipez"...

Ci-dessous, le desert de Salvador Dali :

Experience unique que nous avons partage avec nos compagnons de route avec lesquels nous nous sommes entendus.

On a creve un pneu, en plein milieu de nulle part, sur une piste rocailleuse. Pas de probleme, grace a la roue de secours.

Dans le Salar, notre guide-chauffeur-mecanicien a depanne le 4x4 d'un autre groupe de touristes en galere. Trop fort notre Marco ! Numero uno !

Ah et que dire de ce petit village de San Juan qui fetait sa fete (la Saint-Jean) ? Tout le village regroupe pour faire la fiesta, orchestre compris et tous completement burrachos ! Sacre ambiance au milieu de ce coin de bout du Monde !

Fin du periple a Uyuni, ville austere, triste meme.

Grosse deprime dans ce patelin de transit.  On se separe de Jo et Fabienne. Elles rentrent sur La Paz car c'est la fin de leur periple de trois semaines Perou-Bolivie. On fait nos adieux sur le quai du bus, avec le sentiment de dire au revoir a des membres de la famille. On reserve ensuite notre bus pour Potosi et on prend une chambre pour la nuit dans un hotel qui ressemble a une prison avec ses piaules alignees sur deux niveaux qui donnent sur la cour interieure.

Le lendemain, notre bus demarre enfin vers 10h30.

208 km a parcourir en 6 heures. On vous laisse imaginer l'etat du bus et de la route (enfin, plutot piste). Sans compter la petite panne mecanique pendant le trajet en pleine montagne.

Voila, nous sommes donc a Potosi (4090 metres d'altitude), la ville des mines d'argent, celebre pour ses mineurs qui vivent dans des conditions terribles. Beaucoup de vie ici. On doit s'occuper de trouver un guide pour visiter les boyaux de minerai demain. Faut pas etre claustrophobe !

La prochaine etape sera la ville de Sucre, la cite blanche, patrimoine mondial de l'Unesco (tout comme Potosi d'ailleurs). Restez branches !

P.S. : +700 photos prises durant ces quatre jours ! L'objectif a chauffe et la deuxieme batterie n'etait pas de trop !

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